Te sentir coupable de te reposer durant tes menstruations, ça te dit quelque chose ?
Pourtant, durant nos phases prémenstruelle et menstruelle, on est beaucoup plus vulnérables au niveau de notre système immunitaire et de notre réponse face au stress. Prendre soin de notre corps et se reposer n’est donc pas seulement un besoin, mais une nécessité.
On a reçu Cynthia MA sur notre podcast Table Rouge, pour une discussion rafraîchissante qui a tracé un chemin de remémoration vers des savoirs ancestraux oubliés.
Comment se fait-il que l’on ressente durant nos menstruations cette énergie, cette lourdeur, qui nous amène vers la terre? Nos corps savent, ils ont toujours su.
Cynthia est une jeune maman, une enseignante, une facilitatrice d’espaces sacrés et une grande passionnée de la sagesse féminine. Elle fait du repos un pilier dans sa pratique et dans sa vie.
Elle est la preuve qu’il y a d’autres façons d’exister, et qu’elles fonctionnent. Elle nous partage quelques conseils pour faire plus de place au repos dans nos vies, particulièrement durant nos menstruations.
*Le féminin est utilisé afin d’alléger l’article.
La phase menstruelle et le repos nécessaire
Le repos est souvent mal compris ; on sait toutes qu’on a besoin de repos mais on ne sait pas toujours par où le prendre. Comment intégrer le repos dans sa vie?
C’est là que notre cycle menstruel devient un précieux cadeau. Notre phase menstruelle nous amène naturellement vers le repos.
Une plus grande fatigue, un besoin d’être avec soi, de s’isoler dans sa grotte, de faire du cocooning, un appel plus marqué à l’introspection… Notre phase menstruelle nous entraîne à renouer avec cette essence “yin” dont on a toutes besoin (pas seulement les femmes, mais tout être humain soit dit en passant).
Notre cycle menstruel se tisse en quatre saisons. Notre phase menstruelle correspond à notre hiver intérieur. C’est le moment d’en faire moins mais d’être plus.
C’est une période où l’on a besoin de se recharger, tout comme la nature reprend des forces durant l’hiver. Lorsque la forêt est en dormance sous l’épaisse couverture blanche, on a peut-être l’impression qu'elle ne fait rien. Mais en réalité, elle se recharge afin que les pousses puissent émerger de terre avec force et vigueur le printemps venu.
On est le reflet de la nature : quand on choisit le repos durant notre phase menstruelle (ou n'importe quand dans notre vie lorsqu’on en ressent le besoin), ça nous permet en quelque sorte de renaître ou de reprendre nos activités avec une énergie plus belle, plus ancrée et en service à la communauté.
Pose-toi la question : Ai-je envie d’être dans le monde dans un corps fatigué et drainé, ou plutôt dans un corps reposé et détendu?
Coupable de te reposer? Tu n’es pas seule.
Si tu ressens de la culpabilité à l’idée de te reposer, c’est normal. Le repos va à l’encontre de la manière dont notre société fonctionne, soit en carburant à l’hyperproductivité. Ce besoin incessant de faire (et de faire et de faire encore) crie parfois plus fort que les messages de nos corps.
On nous a proposé une façon de vivre qui fonctionne pour certaines personnes, mais définitivement pas pour toutes. Cette société de performance de 9 à 5 où la culture de l’épuisement est normalisée (agrémentée des blues du lundi) est un modèle de vie très linéaire, alors qu’on est – personnes portant un utérus – des êtres cycliques.
C’est une rééducation et un apprentissage immense que de se reposer sans se sentir coupable (Cynthia est la preuve vivante que c’est possible!). Il est nécessaire de déconstruire cette pensée bien ancrée selon laquelle en se reposant, on ne vaut rien.
Encore une fois, la nature est notre miroir. Si on l’observe attentivement, la nature a besoin à un moment… d’expirer. C’est ce que l’hiver nous enseigne ; c’est comme si on inspirait continuellement et à un moment, on n’est plus capable d’inspirer, on doit expirer.
Petit à petit, chaque fois qu’on écoute ce besoin de repos, on enlève des couches de culpabilité. C’est un raffinement à chaque jour, à chaque cycle, à chaque phase de cet art de vivre.
Comment faire de la place dans son horaire pour se reposer?
1. Transforme ton état d’esprit
À partir du moment où on goûte au délice qu’est le repos quotidien, on ne peut plus se sentir coupable! Cette croyance selon laquelle on perd du temps est remplacée par : le repos est productif. Le temps qu’on “perd”, on le rattrape de manière décuplée puisqu’on est tellement plus efficace lorsqu’on habite un corps reposé que lorsqu’on s’entête à continuer de travailler en étant drainée.
2. Fais du repos une priorité
“Le self care et le repos sont les moteurs de mon action, et non l’inverse.” - Cynthia MA
On a l’habitude d’utiliser le repos comme une bouée de sauvetage une fois qu’on est drainée. Et si tu renversais le paradigme, en plaçant le repos comme prérequis à tes actions, afin qu’elles soient toujours remplies de vitalité ?
Si tu te dis “Ha j’aurais tellement besoin d’une journée au spa, je ne suis plus capable”, c’est que le repos n’était pas assez haut dans ta liste to-do.
Bref, il s’agit de remettre le repos au cœur de ta vie.
3. Prévois des check-in réguliers
Parfois, on est tellement prisonnière de notre mental et de notre to-do qu’on oublie de respirer, de boire de l’eau, de simplement lâcher l’écran quelques instants pour revenir dans notre corps.
Si prévoir des moments d’ancrage pour écouter les besoins de ton corps n’est pas un réflexe naturel, tu peux mettre des alarmes sur ton téléphone. Par exemple, à chaque heure, quand l’alarme sonne, ferme tes yeux, prends trois grandes respirations, redescends dans ton bassin. Et hop! Prête à retourner travailler. Simple, non? ;-)
4. Commence par des moments tout en simplicité
Le repos n’est pas obligé d’être compliqué et long. Ce n’est pas obligé d’être une “journée self care”.
Parfois, c’est simplement de prendre 10 minutes couchée au sol pour te laisser exister.
Parfois, c’est 5 minutes de mouvement intuitif et de shaking.
Pense à troquer tes minutes de scrollage sur ton téléphone pour du repos!
5. Le but n’est pas d’être parfaite
Il y a des moments dans ta vie où tu auras besoin de “get shit done”, d’être plus productive, de t’ancrer dans ton énergie masculine. C’est correct, et c’est beau de l’accepter. Le but est de faire l’équilibre.
Le self care : l’automassage comme pratique quotidienne
Savais- tu que le sens du toucher est le premier sens à se développer dans l’utérus?
Notre peau est le plus grand organe du corps ; tout notre système nerveux est relié à notre peau. Dans une société où notre système nerveux est constamment sollicité, l’auto-massage permet de le décharger (il va vous dire merci, promis!).
Automassage des seins : ouvre-toi à la magie de ton coeur
On accumule beaucoup de stagnation dans les glandes de nos seins. Crois-moi, on a besoin de faire circuler cette énergie!
Nos seins sont comme l’extension de notre cœur à l'extérieur de notre corps. Quand on masse nos seins, on masse le côté physiologique, mais aussi toute l’énergie émotionnelle du cœur.
Le cœur est relié au ventre par des méridiens, il y a donc une communication entre le cœur et l’utérus. Ce n’est pas un hasard si certaines femmes qui vivent une peine d’amour vont sauter un cycle menstruel!
Prendre le temps de se masser les seins est bénéfique à tous les niveaux, en plus d’être une merveilleuse façon de se réapproprier cette partie de notre corps.
Astuce : Commence de manière intuitive, laisse-toi guider par des mouvements circulaires.
Quand : Tout le temps! Sans blague, tu vas voir que 5 minutes d’automassage en sortant de la douche, 4-5 fois par semaine va complètement changer ta vie!
Automassage du ventre : trouve ton ancrage
Dans les médecines holistiques, le ventre est le premier cerveau.
D’ailleurs, notre santé digestive est directement liée à notre santé utérine. Si notre ventre a accumulé beaucoup de toxines et qu’on a de la difficulté à éliminer ; ça va se miroiter dans notre utérus.
On a tellement appris en tant que femmes à rentrer nos ventres et à se faire toute petite. L’automassage du ventre permet non seulement de détendre les organes, mais également de donner de l’amour à notre ventre. “You got me, I got you.”
Astuce : Encore une fois, laisse-toi guider par ton intuition. Remarque les zones de tension et amènes-y doucement de la souplesse.
Quand : L’automassage du ventre est particulièrement recommandé en phase prémenstruelle pour créer progressivement de l’espace, permettant ainsi au corps d'évacuer l'endomètre
Si tu as une chose à retenir de cet article, c’est celle-ci : dès que tu peux, fais de la place au repos et au self care. Simplement parce que tu le mérites. Tu vas voir la magie qui opère ; tu seras plus connectée à ton intuition, à ta guidance intérieure, à ta sagesse féminine.
Doux repos!
Quelques ressources
- En savoir plus sur Cynthia : page Instagram, page Facebook, site web.
- Huiles sacrées Ainsi soit-elle : Huile sacrée Ventre, Huile sacrée Seins.
- Livre : Habiter nos corps - Caroline Arbour